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Concours pour un EMS de 60 chambres

2024

Vallorbe

Non-primé

Le site

Le quartier du Day se situe à 2 kilomètres à l’Est du centre de Vallorbe. La morphologie de son tissu bâti s’est récemment transformée de manière marquante en bordure du site avec une rupture d’échelle due à la construction de cinq immeubles de logements collectifs qui accueilleront à terme 600 habitants. Très angulaires, ils font penser aux « Toblerones » antichars dont les plus proches vestiges sont situés à 200 mètres de là.

L’espace libre défini par la route cantonale et le nouvel ensemble construit en 2023 devient le nouveau contexte. Son périmètre
Nord-Ouest correspond à la route en courbe des Grands Bois dont le viaduc franchit les lignes ferroviaires au Nord-Est et les cinq immeubles qui le referment au Sud-Est. Leurs interstices offrent cependant une grande perméabilité visuelle avec des vues sur tous les sommets environnants.

Les espaces extérieurs

La géométrie du projet se base sur 2 carrés décalés, qui permettent de réduire visuellement l’importance du volume et de créer des
façades différenciées selon les nombreux points de vues offerts.

Le bâtiment trouve sa place à l’extrémité Est du site. Cette implantation permet de créer 2 espaces bien distincts : un espace d’accueil qui se connecte au chemin du Contournement (seul point d’accès), le second définit le parc des résidents avec son jardin potager, sa place de
gymnastique douce, la place de jeu enfants et la piste de pétanque. Les aménagements extérieurs sont conçus de manière à disposer du
maximum d’arborisation et de surfaces perméables (standard SEED).

Le parc est organisé par un sentier-promenade en boucle avec plusieurs espaces de repos, comme une clairière de sous-bois qui vient se lover contre le talus arborisé (haie vive) de la route en courbe et la façade en retrait de l’EMS. La pergola est implantée parallèlement à la face principale du Mont d’Or (Belvédère des chamois).

Organisation des locaux

Le programme s’organise sur 3 niveaux avec un sous-sol partiel pour le stationnement du personnel. Le rez-de-chaussée inférieur est
dédié aux espaces collectifs, – le Centre du village -. Les deux niveaux supérieurs correspondent à une unité d’accompagnement chacun,
dont le rez-de-chaussée supérieur permet d’accéder de plain-pied au parc, grâce à la différence d’altitude d’une extrémité à l’autre du site.

Le Centre du village

Le rez-de-chaussée inférieur accueille les espaces collectifs, les espaces professionnels et les locaux techniques. La salle d’activités
polyvalente peut être agrandie au moyen de parois mobiles lors d’événements particuliers nécessitant beaucoup de place.

Les locaux sont disposés aux endroits stratégiques pour l’accueil le public, pour les livraisons (cuisine, buanderie, matériel), pour les espaces de travail / repos et les locaux n’ayant pas besoin de lumière naturelle. Le décrochement des façades permet de définir l’espace d’accueil et la terrasse du restaurant, ainsi que de rester à « bonne distance» des deux immeubles de logements les plus au Sud.

L’ accès principal se fait par le couvert d’entrée au centre du bâtiment qui permet de s’orienter facilement vers le restaurant, les étages (escalier ouvert et ascenseurs) ou les locaux professionnels. Les locaux de repos du personnel sont disposés dans le secteur le plus calme du bâtiment où les flux sont les moins importants.

Le couvert pour les livraisons est en lien avec l’espace triangulaire côté Sud-Ouest pour restreindre l’accès au trafic motorisé. Les zones de stationnement et de dépose-minute sont traitées avec des pavés-gazon. L’accès au parking du personnel se fait de manière directe par une rampe à double sens pour réduire la présence des véhicules en surface.

Les unités d’accompagnement / les maisonnées

Aux étages, chaque carré forme une maisonnée dont les 15 chambres s’organisent autour d’un noyau central contenant tous les locaux de
services pour le personnel d’accompagnement. Cette typologie en moulin à vent génère une grande richesse spatiale, elle facilite
l’orientation et la déambulation des résidents, ainsi que les possibilités de surveillance tout en favorisant l’économicité des pas.

En tant que lieu de vie, les chambres occupent une place essentielle dans la vie des résidents. Un soin tout particulier devra être fait pour que les
éléments médicalisés soient les plus discrets possibles, mais surtout que les notions d’habitat et de domesticité gardent tout leur sens. L’espace majeur mesure 3.80 m de largeur et 3.56 m de profondeur. La fenêtre est exprimée comme « un tableau cadrant le paysage », et l’ouvrant est entièrement vitré pour bénéficier au mieux de la loggia, afin de permettre au résident de voir dehors en position couchée.

La paroi de séparation entre la salle de bain et la chambre est multifonctionnelle. Elle accueille la pharmacie, pourvue de part et d’autre d’étagères qui font office de bibliothèque dont le fond est traité avec un verre dépoli pour amener de la lumière naturelle dans la salle de bain.

Une grande attention devra être portée à l’usage des matériaux et des couleurs pour les espaces privatifs et collectifs. L’introduction de
la couleur et de matériaux chaleureux comme le bois dans un bâtiment destiné à des personnes atteintes de différentes pathologies, telles la désorientation spatiale et mentale, les troubles de la vue, la mobilité réduite, doit être réfléchie tant au niveau visuel que du soutien au bien vivre.

Les éléments de menuiserie sont imaginés en bois dur, comme le chêne pour les mains courantes, les portes et les parquets, de manière à créer un bon contraste avec les murs peints en blanc cassé pour ne pas éblouir les résidents. Au rez-de-chaussée, plus proche du sol, le revêtement de sol est imaginé en pierre naturelle pour répondre à une plus grande sollicitation.

Développement durable

Le projet tient compte des principes de développement durable énoncés dans la directive DRUIDE.

Pour répondre aux enjeux du plan climat, les projets doivent renoncer aux énergies fossiles et maximiser la production des énergies renouvelables.

L’essence même d’une architecture durable et bioclimatique s’appuye sur les principes suivants :

–                Capter en hiver ou se protéger en été de la chaleur.

–                Transformer l’énergie arrivant sous forme de rayonnement solaire et la diffuser sous forme utilisable, viser l’autonomie électrique.

–                Conserver la chaleur ou la fraîcheur de manière naturelle et respectueuse de l’environnement.

–                Privilégier la construction en bois indigène, de manière à atteindre le standard Minergie P- ECO > SméOénergie + environnement

–                Réduire drastiquement la quantité d’énergie grise en visant des volumes compacts, une structure porteuse rationnelle
                  et privilégier les matériaux d’origine végétale ou bio-sourcés, utiliser au minimum 50% de béton recyclé.

–                Conserver un maximum de surfaces perméables et optimiser la gestion de l’eau en surface.

Géométrie

La forme et la compacité du bâtiment jouent un rôle essentiel dans l’architecture bioclimatique. Dans le cas présent, les décrochements en façade permettent de créer des zones ombragées, respectivement ensoleillées en fonction des attentes saisonnières par la disposition de loggias collectives et privatives qui permettent de se protéger pendant l’été, et de disposer des gains solaires passifs en hiver.

Energie

Une centrale et réseau de chauffage à distance sont planifiés par une entité privée dans le secteur. L’installation fonctionnera au bois qui sera fourni par la Commune de Vallorbe.

La géométrie de la toiture est à 2 pans pour disposer de 100% de sa surface pour la mise en place de panneaux photovoltaïques.
Grâce au décalage des deux carrés en plan, le faîte s’aligne sur les arêtes opposées des noyaux de services (distribution des techniques).
En prolongeant les pans de toit opposés, deux « lucarnes » de faible hauteur permettent de sortir en toiture de manière discrète toutes les
ventilations primaires, prises et rejets d’air pour ne pas perturber le bon fonctionnement de l’installation photovoltaïque.

Des épaisseurs d’isolation importantes sont prévues pour réduire les déperditions / apports selon les saisons. L’utilisation du béton pour les murs des noyaux de services permet d’augmenter l’inertie thermique du bâtiment et permet de réduire les variations de température journalières.

Matériaux

Le sous-sol est dimensionné à ce que le mouvement des terres soit réduit au minimum. Le volume d’excavation de la fouille en pleine masse permet de lisser les courbes de niveau et de définir le niveau – horizontal – du parc à l’altitude de 793.20 m.

Le projet se veut résolument durable, tourné vers les matériaux à faible émission de CO2. Aussi, il cherche à maximiser l’usage du bois par le biais d’une solution novatrice, l’utilisation de dalles massives en bois lamellé-croisé (TS3) qui permettent d’atteindre les mêmes portées que les dalles en béton armé avec la même épaisseur.

Le bâtiment est construit comme un Lego ®, dans le sens où il mise sur un haut degré de préfabrication. Pour assurer le contreventement général de la structure et augmenter l’inertie thermique du bâtiment, les noyaux des espaces de service, les cages d’escalier et d’ascenseurs sont construites en béton, dont 50% (minimum) recyclé. A partir de la dalle sur rez et au-delà des noyaux, l’ensemble est construit en bois
(planchers, façades, toiture et éléments de cloisonnement non- porteurs).

Par la pertinence de son approche urbanistique, de l’organisation du programme ainsi que des stratégies liées à l’efficience énergétique, le projet atteint par sa compacité les objectifs de qualité architecturale, de développement durable et d’économie des moyens.