Skip to main content

Bâtiment scolaire 

2010

Vernay

Le projet se présente sous la forme d’un volume unique, qui imbrique les programmes d’école et de grande salle pour lui conférer une identité forte, en dialogue avec l’école existante et l’horizontalité du plateau qui s’étire entre le Mont Vully et Estavayer-le-Lac.

Le bâtiment a été imaginé comme un ” système “, avec la salle de gymnastique polyvalente en son centre. Avec des classes de plain-pied orientées Est / Ouest, desservies par deux couloirs qui relient le foyer et le hall de l’école, la construction atteint ” l’épaisseur ” qui permet d’établir un bon rapport d’échelle avec l’école existante et de définir l’espace récréatif entre les deux volumes. La cour est reliée à la place de dépose des bus scolaires par un chemin piéton qui longe la façade Est du projet.

La salle polyvalente est enterrée pour conférer au projet la plus petite volumétrie extérieure possible. Cette configuration est mise en place pour limiter les influences climatiques extérieures (souvent résolues au moyen d’onéreuses façades dont les stores sont abaissés au moindre rayon de soleil) et ainsi disposer les locaux borgnes comme le local pour les engins et les vestiaires au même niveau que la salle pour un fonctionnement optimal.

Ainsi la position de la grande salle permet de se concentrer sur l’événement qui s’y déroule et de bénéficier d’un éclairage zénithal uniforme.

Le projet présente un plan neutre, dans le sens que la structure et l’enveloppe sont indépendantes pour une plus grande flexibilité des espaces. Les poteaux en forme de ” V ” renversés sont en béton préfabriqué et encastrés dans le radier sur une trame carrée de 3,30 mètres. Ainsi, on obtient une stabilité globale du bâtiment même sans noyau central. C’est un gros avantage contre les séismes, d’avoir une stabilité diffuse et globale sur la périphérie de l’ouvrage.

Grâce à cette typologie, la salle de gym et la scène sont autonomes d’un point de vue altimétrique. D’après une coupe de l’école existante, la molasse devrait se trouver à une profondeur qui oscille entre 3,00 – 3,50 mètres. Si toutefois cette profondeur devait s’avérer moindre, le ” bloc ” regroupant la salle polyvalente et la scène pourrait subir un déplacement vers le haut, entraînant à sa suite les autres locaux enterrés pour éviter de devoir creuser dans la roche. L’incidence visuelle est insignifiante, le volume émergeant se trouvant en retrait par rapport aux façades.

Les deux classes supplémentaires sont déjà comprises dans le volume proposé sous la forme de ” poches ” multi-usages. Celles-ci peuvent aisément être transformées en classes par l’adjonction de simples cloisons.

Pendant les horaires de cours, le bâtiment est entièrement ouvert. C’est pendant les week-ends et en soirée, lorsque la salle polyvalente est utilisée pour des manifestations sportives, des fêtes ou des spectacles que l’accès à l’école est restreint au moyen de deux portes coulissantes qui condamnent les couloirs menant aux classes. Ainsi, la salle et le foyer restent accessibles par l’entrée secondaire à l’Est tout en étant autonomes, puisque la cuisine, l’ascenseur et les wc pour personnes handicapées se trouvent dans ce secteur. Il est possible d’imaginer que le foyer serve à l’accueil extrascolaire pour les repas de midi.

Les façades et la toiture se composent de panneaux ossaturés et de dalles à caissons en bois, remplis d’Isofloc®. Ainsi, les détails constructifs sont simples et sans ponts thermiques. Les vitrages sont triples et fixes (économiques et très isolants phoniquement par rapport aux nuisances de l’aérodrome de Payerne) et affleurés au revêtement des façades composé de plaques d’aluminium brut. Les protections solaires viennent s’insérer dans l’interstice laissé par la structure et les façades.

En hiver, les rayons du soleil pénètrent plus facilement dans les locaux, sa hauteur dans le ciel étant moindre. Ceux-ci sont interceptés à l’intérieur au moyen de rideaux contre l’éblouissement permettant de bénéficier de gains passifs pour chauffer le bâtiment. L’installation d’aération douce puise l’air extérieur via un puits canadien; elle est complétée par une pompe à chaleur équipée de sondes géothermiques.