Etablissement Médico-Social à Sainte-Croix

2013-2017
1er prix
direction de projet Patrick Minder Architectes
direction des travaux Dolci Architectes

Crédit photo Thomas Jantscher

La topographie de Sainte-Croix et les dégagements visuels sont les deux éléments qui ont structuré le tissu villageois au cours des ans, principalement le long des voies de communication. On remarque également dans sa morphologie que les plus grands bâtiments sont publics ou industriels.

Il peut presque paraître paradoxal de trouver l'hôpital hors du centre. C'est en analysant sa typologie qu'on se rend compte qu'il s'inspire des sanatoriums construits au début du 20ème siècle. Ainsi, son statut de bâtiment se suffisant à lui-même justifie une « mise à l'écart » pour échapper aux nuisances de la cité ouvrière à l'époque de son apogée. Par ailleurs, l'urbanisation le rattrape et il n'est pas à exclure qu'à long terme, il finisse par se trouver au centre de la branche de Sainte-Croix qui se développe en direction du Sud-Ouest.

Ici, le challenge sera de fusionner la « grande échelle » d'un bâtiment public et la « petite échelle » de la chambre individuelle, de façon à ce que le nouvel EMS soit structuré comme un village; avec ses rues, ses places, ses habitations et ses commerces.

Le bâtiment s'organise sur 3 niveaux. Le rez-de-chaussée accueille les espaces collectifs, dédiés dans une large proportion à l'accueil du public ainsi qu'une relation forte avec la Rue des Rosiers et l'hôpital. Le porte-à-faux signale l'entrée de l'EMS qui, avec son décrochement en façade, trouve son écho géométrique de l'autre côté de la rue avec l'angle Nord-Est de l'hôpital.

Le premier étage accueille la gériatrie et le deuxième étage la psychiatrie de l'âge avancé. Avec ses 70 lits, le programme s'organise en 5 unités de vie de 12 chambres individuelles et d'une chambre à 2 lits. Au total 5 ailes, dont 3 pour la psychogériatrie, réparties en 2 unités de soin pour un total de 42 lits, et 2 pour la gériatrie, réparties en 1 unité de soin pour un total de 28 lits.

Avec un volume inséré dans la pente définissant un front de rue commun, chaque étage accueille au-dessus de lui une partie de programme plus importante, dans le but d'offrir des prolongements extérieurs aux usagers. Les sorties de plain-pied sont traitées sous la forme de « branches » sécurisées qui s'insèrent dans le paysage parallèlement aux courbes de niveaux. Chacune se termine par un banc orienté en fonction des différents points de vue.

La typologie mise en place permet d'organiser les séjours d'unités dans un angle de chaque aile sous la forme de baies vitrées bénéficiant d'une double orientation. Les chambres sont mises en place dans la périphérie permettant de dégager un noyau de services par unité de vie. Ainsi, les zones de superposition des unités de vie permettent d'intégrer les salles à manger d'unités et les escaliers qui, grâce au puits de lumière, créent par leur spatialité d'importants apports de lumière naturelle et une grande facilité d'orientation.

Les critères les plus valorisables en termes Minergie-Eco sont d'isoler tout bâtiment le mieux possible - car ne nécessitant pas d'entretien, avec des économies de chauffage immédiates - et d'utiliser des matériaux recyclables. Le souhait étant de donner une identité forte au bâtiment parce qu'il est vu de loin et dans une bonne proportion depuis en haut, avec la même matérialité pour les façades et la toiture; l'aluminium, synonyme d'une grande longévité. Ainsi, et au même titre que les encadrements de fenêtres, il sera aisé d'intégrer les panneaux thermiques et photovoltaïques. En interprétant le règlement communal, on pourrait considérer que chaque aile du bâtiment est pourvue d'une toiture à deux pans, dans un souci d'intégration harmonieuse dans le contexte environnant.