Etablissement médico-social à Estavayer-le-Lac

2016

Territoire

Au pied de la ville médiévale d'Estavayer, l'EMS des mouettes se développe sur la rive du lac de Neuchâtel. Le bâtiment existant, bien que bénéficiant d'une situation idéale, se tourne uniquement vers le château et le coteau en direction d'Yverdon-les-Bains. La volumétrie actuelle se compose d'un assemblage orthogonal de "maisons" dialoguant avec le système additif du tissu moyenâgeux. Les différentes toitures ainsi que les décrochements en plan soulignent une composition par agrégation. Chaque "maison" comporte un côté chambre et un côté service. L'orientation des chambres nie la vue sur le lac en favorisant l'orientation au Sud. Les raccords entre ces différents volumes se composent des espaces communs profitant de dégagements sur l'extérieur. Ces joints sont marqués par une toiture plate permettant le raccord entre les diverses pentes de toiture. Bien que d'un aspect ayant subi l'écoulement des années, le bâtiment existant est riche de principes pouvant être appliqués dans l'extension.


Programme

Afin de compléter l'offre en chambres, le projet doit pouvoir augmenter la capacité actuelle de 24 chambres dans les unités gériatriques et de 4 chambres dans l'unité de démence. Actuellement, les chambres sont réparties en une unité de démence au rez-de-chaussée permettant un accès direct, de plain-pied, au jardin protégé et deux paires d'unité de soins gériatriques dans les étages. Le projet prend parti de conserver la répartition et l'emplacement des unités actuelles. Cependant il tend à rééquilibrer le nombre de chambres par unité. Récupérant le principe de l'unité de quatre chambres de l'existant, les unités 2 et 4 doivent donc être augmentées d'un groupe de 4 chambres et les unités 3 et 5 de deux groupes. Cela donne une extension de 3 groupes de 4 chambres par étage portant ainsi le nombre de chambres à 17 par unité de soins.


Typologie

Conservant le principe additif de l'existant, l'extension s'étire afin de relier les deux façades pignons côté lac permettant de créer une cour intérieure offrant aux résidents la possibilité de déambuler autour de celle-ci aux étages. La cour comprend la terrasse des espaces communs et le jardin protégé.
Conservant les principes de l'unité de base de l'existant (chambres - couloir - services), le projet oriente les chambres sur la vue et la circulation et les services sur la cour. Les espaces communs sont générés, comme dans l'existant par le vide entre les blocs de chambres et de services. Ils se positionnent aux changements d'orientation de la circulation offrant ainsi une perspective sur l'extérieur tout au long du parcours. L'abandon de l'orthogonalité permet de dynamiser la circulation autour de la cour et les différentes orientations de blocs sont absorbées par les espaces communs.


Aménagements extérieurs

Afin de limiter l'intervention, les chemins existants et l'étang sont conservés au maximum afin de garder le caractère bucolique des aménagements extérieurs. Les entrées de l'extension sont marquées par les angles rentrant invitant ainsi le promeneur à passer à l'intérieur du bâtiment. La séparation des accès permet d'améliorer la cohabitation des divers usagers du lieu et contribue à améliorer la perméabilité du rez-de-chaussée.
Les aménagements de la cour intérieure se résument à un îlot permettant la déambulation et apportant de l'ombre en été grâce aux arbres qui y sont plantés. La vie nécessaire dans la cour est amenée par la terrasse des espaces communs.


Matérialités


L'extension s'intègre à l'existant par un revêtement de façade identique mais blanc renforçant les jeux de la lumière sur les différentes faces du volume. La matérialité intérieure doit pouvoir faciliter la déambulation du résident. En effet dans l'espace de distribution le bloc de service revêt un aspect brut le différenciant des blocs des chambres en crépis blanc. Un plaquage en bois le long des chambres permet d'intégrer la main courante et donner un caractère domestique à l'espace.