Transformation et extension d’un EMS à Lausanne

2014

Le projet complète les volumes existants de manière à renforcer les qualités urbanistiques du lieu. La principale difficulté réside dans le « remplissage » du vide urbain laissé par le démantèlement de la station-service et dans le traitement de l’articulation avec le front bâti du site de Prélaz.

Le bâtiment Pegurri a été achevé en 2011 en exploitant au maximum la hauteur du gabarit à disposition, raison pour laquelle les altitudes des étages ne correspondent - hélas - jamais aux altitudes du bâtiment principal.
L’objectif du projet consiste à organiser le programme à l’intérieur du périmètre d’extension à disposition. Pour y parvenir, le programme doit être structuré de manière à ce que les connexions aux bâtiments existants puissent être réalisées de la manière la plus rationnelle possible, avec unminimum d’adaptations.

Le processus de développement de la volumétrie pour l’extension commence au 5ème étage du bâtiment principal. Le thème du redent est réinterprété de manière analogue au volume existant, avec au minimum un décrochement par façade pour atténuer l’effet de masse et créer un écho géométrique à la façade Ouest.

Le projet, contrairement au site de Prélaz, ne se compose pas d’un volume posé sur un socle mais plutôt une « imbrication de blocs » qui forme un tout cohérent. A partir du rez supérieur et jusqu’au sous-sol, le volume principal s’évase en direction de l’Ouest pour entrer en dialogue avec le bâtiment Pegurri.

Les locaux pour le personnel sont disposés dans la partie Sud-Ouest du rez inférieur. Le parking se trouve quant à lui au sous-sol. Il est rendu accessible de plain-pied en façade Ouest par le biais d’une « branche » ajoutée à la rampe d’accès au parking du bâtiment Pegurri. Celui-ci est en lègère pente pour permettre l’accès du personnel à niveau au sous-sol et également pour servir de voie de fuite.

Chaque étage correspond à une unité de soin pour les longs séjours. Les étages 1 à 4 possèdent 21 chambres à 1 lit et 2 chambres à 2 lits. L’étage 5 possède 22 chambres à 1 lit et 1 chambre à 2 lits. Les courts séjours sont répartis sur 2 niveaux, au rez supérieur et au rez inférieur. Ils sont composés de 11 chambres à 1 lit et 4 chambres à 2 lits.

La typologie du bâtiment existant est adaptée avec un minimum de moyens. Les espaces sont organisés de façon à mettre en évidence redents et « poches » comme en façade. Les séjours d’unités sont scindés en 2 parties, tandis que les salles à manger sont centralisées pour optimiser les trajets du personnel.

Le rez supérieur et inférieur jouent un rôle crucial dans l’organisation des espaces les plus « publics » et la gestion des flux de personnes. Ces deux niveaux ont également l’avantage de permettre l’accès aux espaces extérieurs. Ainsi, le rez supérieur joue son rôle d’étage d’accueil grâce à la cour d’entrée qui s’articule autour d’un majestueux platane devant le bâtiment St-Joseph au Nord-Est de la parcelle. Son pendant se trouve au Sud-Ouest sous la forme d’une généreuse terrasse qui se veut le prolongement extérieur de la cafétéria et l’espace de réadaptation des courts séjours.
Des îlots de verdure forment de petites clairières agrémentées de plantes aromatiques ou contemplatives. Leur géomètrie s’inspire du chemin de déambulation principal du jardin dans le parc.

La seule « remise en question » du bâtiment existant concerne la salle à manger du personnel. Celle-ci est déplacée dans l’extension à proximité des vestiaires pour permettre la création d’une liaison directe du rez inférieur avec le jardin. L’espace coiffeur se trouve à côté de la sortie.

Une attention toute particulière a été portée au développement des façades, autant dans le choix du système porteur que des textures et des matériaux. Les façades du bâtiment principal devront être assainies dans un futur plus ou moins proche. Dans cette optique et pour rester cohérant avec le bâtiment Pegurri, les façades sont proposées avec une isolation périphérique recouverte d’un crépi en couche épaisse (12 mm).
Ainsi, les contre-cœurs sont exprimés en bandes horizontales pour expliciter la stratification du programme. Les meneaux entre fenêtres sont, quant à eux, traités avec un crépi lisse mais plus foncé pour affirmer les horizontales. Cette expression peut être reprise pour assainir énergétiquement les façades du bâtiment existant par l’extérieur.

C’est en développant des solutions constructives simples que l’architecture s’en retrouve renforcée. La répartition judicieuse des ouvertures en fonction de la course du soleil et l’inertie thermique du béton font qu’il n’y aura pas de risque de surchauffe lors des jours chauds. La toiture est pourvue d’une végétalisation extensive dans les secteurs non-pourvus de panneaux thermiques / photovoltaïques.