Bâtiment scolaire à Saint-Légier

2010
2ème prix

Construit à l'écart de la route principale qui relie les deux centres villageois, le site " Au Clos Béguin " s'est agrandi au fil des ans dans une géométrie qui lui est propre, au pied d'une petite colline. Cette spécificité lui procure une identité forte et, malheureusement, un isolement par rapport au tissu villageois. Cette situation est due à des aménagements extérieurs " bricolés " ainsi qu'à un manque de clarté au niveau des accès.

Le nouveau bâtiment trouve sa place au nord-ouest des constructions existantes. Il est la pièce manquante qui permet de reconnecter l'école avec son environnement construit, grâce à une perméabilité et à une facilité de déplacement à travers le site.

Le projet met de l'ordre dans les aménagements extérieurs en densifiant le " vide " qui sépare les bâtiments scolaires de la route des Areneys, en plantant des arbres autour de la place de sport (aire tous temps) qui a subi une rotation de 90°. Ce changement permet de clarifier le double accès au sud-ouest du site. L'arrêt des bus se trouve dans le prolongement des escaliers donnant accès au " plateau supérieur ", tandis que le cheminement de gauche permet un accès direct au nouveau bâtiment.
La transformation du grand vide en parc arborisé modifie l'atmosphère du lieu ; A la place d'une succession d'espaces hétérogènes, il devient un " milieu ", qui relie au moyen d'un pavage unificateur les différents accès du site aux bâtiments. Ce revêtement englobe la route Areneys, obligeant les véhicules à ralentir dans la zone de dépose des enfants.

Le projet TETRIS doit son nom à son insertion précise dans le site. Le volume est compact, sa géométrie analogue au système déjà en place et son emprise au sol minimale. Son implantation nécessite peu de modifications du terrain existant, le volume des terres d'excavation est utilisé pour créer la " clairière " (aire gazonnée + piste de course) au nord-est du bâtiment. La façade sud-ouest est pourvue d'un grand porte-à-faux, pour que la relation entre le préau couvert et le chemin traversant le parc entre la route du Tirage et le chemin des Bosquets enrichisse l'usage du lieu.

Le bâtiment se veut contextuel en trouvant les réponses organisationnelles et circulatoires dans les bâtiments existants. Les espaces les plus " publics ", salles de gymnastique, piscine et dorénavant réfectoire, bénéficient d'un accès direct de plain-pied. Les classes se trouvent aux étages supérieurs. Chaque construction dispose d'une entrée principale clairement identifiable depuis le cœur du système, ainsi que d'une entrée secondaire qui permet de traverser chaque bâtiment pour se retrouver à l'extérieur, mais à un niveau supérieur.

Le projet s'élabore à partir d'un thème structurel fort, issu de réflexions intégrant la notion de développement durable. L'ensemble de la structure hors sol, des planchers-dalles et des façades sont en bois indigène. Le système triangulé sur une trame de 4.50 m définit la position de la façade, ainsi que la typologie aux étages des classes avec un couloir central. Ils sont séparés par des vitrages phoniques translucides pour illuminer le couloir. De par la double orientation du bâtiment, les classes bénéficient soit de la vue sur les montagnes ou le talus arborisé.
Au rez-de-chaussée, le noyau contenant les escaliers et la cuisine permet de définir la position du réfectoire ainsi que la galerie donnant sur la salle de gymnastique. Dans la cage d'escalier, une paroi coulissante bloque l'accès aux étages supérieurs le soir, lorsque seule la salle de gymnastique est utilisée.

La stratification du programme se retrouve exprimée en façade ; Il s'agit d'une alternance de bandeaux vitrés et de contre-cœurs qui entrent en dialogue avec la verticalité des arbres. Les allèges sont revêtues de plaques d'aluminium anodisées et découpées selon un motif de feuillage. La teinte varie en fonction des saisons et de la météo, allant du vert foncé au beige selon la position du soleil et de l'observateur.

NOTE DE L' INGENIEUR CIVIL

Toutes les façades sont triangulées par des contreventements combinés avec les colonnes obliques, y compris de part et d'autre du couloir principal à l'intérieur. On obtient une stabilité globale du bâtiment même sans noyau central. C'est un gros avantage contre les séismes d'avoir une stabilité diffuse et globale sur la périphérie de l'ouvrage.

Le système statique est imposé par la forme et le porte-à-faux. C'est une logique naturelle et économique : Les porteurs primaires sont transversaux sur la halle et les classes, y compris pour le porte-à-faux pour lequel sont possibles 3 systèmes statiques tous étudiés.

1 Reposer toutes les actions réparties et concentrées sur la structure de la halle.
2 Suspendre les deux niveaux inférieurs à la structure de la toiture.
3 Combiner les 2 systèmes précédents : Porter la couverture de la halle par elle-même, y compris le plancher sous le porte-à-faux. Porter le plancher intermédiaire suspendu à la structure de la toiture.

C'est ce troisième parti qui s'avère pertinent : réduction de la hauteur totale de l'ouvrage, optimisation du coût, exécution des assemblages bois, meilleures conditions de transport des poutres préfabriquées et facilité de montage

NOTE CONCERNANT L' ECONOMIE DES MOYENS

Au vu du coût modeste avancé dans le programme du concours, il a été choisi de proposer toutes les places de parc en surface alors que 50 voitures pourraient facilement être disposées dans un parking enterré sous la place de sport, rendu accessible au moyen d'une rampe.